Optimisation et fiabilisation : les grandes priorités d’Unilin

Titulaire d’un Master en Maintenance Management, Tiago Sieuw avait déjà acquis de l’expérience dans la maintenance de lignes de production dans divers secteurs industriels, avant de rejoindre Unilin en 2008.
Avec les collègues, il définit les budgets opérationnel (OPEX) et d’investissement (CAPEX) de la division Decorative Surfaces. Sous sa direction, trois team leaders gèrent la maintenance curative et préventive des sites respectifs (Oostrozebeke, Wielsbeke et Izegem). Tiago Sieuw reste au sein de la division Unilin Panels mais il sera prochainement muté temporairement à la division MDF à Ussel dans le sud de la France, où il va réorganiser la maintenance de l’usine.   
Le parc machines d’Unilin Panels à Oostrozebeke et à Wielsbeke comprend quatre lignes de pressage où les panneaux (en MDF ou fibres de bois à densité moyenne) sont pressés et recouverts d’une surface décorative. Ils sont ensuite sciés selon les spécifications du client puis les chants sont finis. L’usine d’Izegem possède également une ligne de production de panneaux intermédiaires pour mezzanines, une ligne CPL et une ligne HPL. « En termes de maintenance, les différences entre les lignes de production sont faciles à gérer. Il est évident que la ligne de pressage, avec ses composants hydrauliques, demande une autre maintenance que l’encolleuse de chants ou la ligne de sciage », explique Tiago Sieuw.

Une maintenance fondée sur le comptage et l’état

La maintenance du parc machines s’effectue à plusieurs niveaux. La maintenance préventive des lignes de production est gérée par les préparateurs/planificateurs et réalisée par l’équipe de maintenance interne en service de jour. Pour la maintenance curative, cinq équipes travaillent 24h/7j et interviennent sur des interventions mineures. Divers évènements peuvent entraîner un décalage des intervalles de maintenance planifiés. Le nombre effectif d’heures de fonctionnement du parc machines devient alors le déclencheur d’une maintenance. La maintenance conditionnelle gagne en importance. Les mesures indiquent une défaillance technique. Des vibrations, une augmentation du courant, etc., peuvent indiquer qu’un actif ou une installation nécessite une maintenance supplémentaire. 

« Le logiciel Asset Performance Tool, développé en interne, enregistre
les temps d’arrêt, notamment, » Tiago Sieuw, Unilin  

Maintenance prédictive

Chez Unilin, la maintenance prédictive bénéficie d’une attention croissante. La plupart des machines sont équipées d’éléments rotatifs comme des pompes, des moteurs,  … Ces actifs sont aujourd’hui équipés de capteurs de vibrations. La maintenance prédictive est gérée par des ingénieurs capables de détecter et d’interpréter les signaux anormaux, de planifier une intervention à terme et de la faire exécuter. « Des irrégularités avaient par exemple été constatées dans le schéma vibratoire d’un ventilateur. Après plusieurs mesures n’ayant révélé aucune vibration anormale, un ingénieur s’est rendu sur place pour réaliser des nouvelles mesures. Une mesure anormale a été détectée alors qu’un chariot élévateur chargé de panneaux passait à proximité du ventilateur. « La mesure et l’interprétation des données en ligne est une bonne chose, mais il est parfois nécessaire de se rendre sur place pour évaluer correctement la situation », explique Tiago Sieuw. La division ‘Decorative Surfaces’ d’Unilin compte une cellule Projet (lire plus loin) et une cellule Ingénierie. Cette dernière se consacre à l’optimisation et à la fiabilisation du parc machines. « Grâce aux adaptations aux machines, aux améliorations au niveau de la maintenance et à l’optimisation des pièces de rechange, la fiabilisation du parc machines est passée à un niveau supérieur. On peut citer comme bel exemple la nouvelle ligne de pressage de l’usine d’Oostrozebeke, mise en service il y a deux ans. Au départ, la disponibilité technique était de 85% et un an plus tard, elle était déjà de 93% », ajoute Tiago Sieuw.  

APT et OAM Track

Unilin excelle dans la gestion des performances des actifs. Chaque semaine, une analyse est effectuée pour identifier les problèmes survenant sur le site et anticiper les problèmes techniques et les défaillances. « Dernièrement, le logiciel Asset Performance Tool (APT) a été développé en interne à cet effet. Il enregistre automatiquement les arrêts, établit les priorités (en fonction de la récurrence des incidents majeurs), soutient l’analyse et définit des actions couplées à SAP. « Il améliore notre parc machines », ajoute Tiago Sieuw. Au sein de la cellule Projet, une charte de projet a été élaborée, une sorte de scénario décrivant les phases du projet (de l’idée à l’étude de cas jusqu’à l’exécution). C’est ainsi qu’est né l’Operational Asset Management Track. « Avant même le démarrage d’un projet, les project managers peuvent examiner les aspects liés à la maintenance : si une machine est positionnée en un endroit, son accessibilité est-elle garantie pour la maintenance ? Le fournisseur peut-il fournir une nomenclature ? Ou transmettre un plan de maintenance ? », poursuit Tiago Sieuw. « Lors de la livraison d’un projet, la nouvelle installation est souvent transférée à un autre service (de maintenance) de l’entreprise. » Via l’OAM Track, le transfert est plus efficace et l’équipe locale peut immédiatement lancer les bonnes tâches de maintenance.

L’une des quatre ligne de pressage d’Unilin Panels : les panneaux sont pressés et recouverts d’une surface décorative. 

The Dive

Suite à la pénurie de profils techniques sur le marché du travail, l’effectif – qui doit s’élever à une cinquantaine d’ETP, n’est pas complet. Il est donc parfois nécessaire de faire appel à des forces externes. Cependant, Unilin prend les choses en main avec le centre de formation The Dive sur le site de Wielsbeke. C’est un nouvel outil permettant d’apprendre et de se développer au sein du groupe. Chaque collaborateur, partout dans le monde, peut suivre une formation ou un perfectionnement, qu’il s’agisse d’électricité, de mécanique, d’air comprimé, d’hydraulique, etc. 
« Les candidats doivent avoir de bonnes compétences techniques de base, mais la motivation et l’attitude sont tout aussi importantes. Ce n’est qu’après avoir suivi une formation sur mesure à The Dive qu’ils sont affectés à un poste », signale Tiago Sieuw. Les collaborateurs peuvent suivre des formations complémentaires ou des recyclages. Les formations sont généralement dispensées par des formateurs d’Unilin ou, à titre exceptionnel, par des formateurs externes.

par Phlilip Declercq - Photos PDC