MAINTENANCE À L'HONNEUR  
Maintenance Magazine 166 – décembre 2024

Callens propose une prise en charge totale

La maintenance des installations thermiques est en mutation

La vapeur et la chaleur occupent souvent une double position dans les processus industriels. D’une part, elles sont essentielles à la production ; d’autre part, elles ne font pas partie du cœur de métier et il y a un manque de temps et d’expertise en interne pour maintenir les installations concernées à niveau. Outre l’ingénierie et le montage, Callens soulage ses clients avec une offre de services. Comment le fournisseur spécialisé dans les solutions thermiques, le traitement d’air et la post-combustion parvient-il à rester à la pointe du progrès dans un monde caractérisé par la dispersion géographique et le développement rapide des technologies ?

par Elise Noyez – photos Callens

Callens possède plusieurs filiales en Belgique et aux Pays-Bas mais les débuts au cœur de la Flandre occidentale ont été modestes. C’est en 1966 que le fondateur Willy Callens se lance dans l’entretien d’installations de chauffage de particuliers. Progressivement, il s’intéresse à l’industrie textile locale. Après le recrutement de deux ingénieurs du fabricant de chaudières Wanson et plus tard l’acquisition d’EMK, la conception et le placement sont ajoutés à l’activité. Callens compte aujourd’hui trois entités dédiées à la technologie thermique, au traitement de l’air et, via Optimum, à la technologie de récupération de chaleur et l’oxydation thermique. Dans chaque cas, Callens dirige l’ensemble du trajet, de l’ingénierie au placement et à la maintenance.

Équipe de service

Ann Verhue est Sales Service Manager et fait partie de l’équipe de service qui compte 60 personnes et représente un quart de l’effectif. « Chaque entité possède en principe sa propre équipe de techniciens de maintenance, de spécialistes en brûleurs et de soudeurs. Ils sont responsables des entretiens planifiés, des interventions urgentes et des réparations chez les clients. Nous assurons également l’entretien de nos installations louées. À côté de cela, nous coordonnons la révision obligatoire des soupapes de sécurité et nous pouvons nous charger de la réparation du béton réfractaire, du nettoyage mécanique et chimique des chaudières encrassées, du contrôle et du remplacement des purgeurs, … Bref, tous les travaux inhérents aux chaudières. L’équipe de maintenance est une entité à part entière. »

L’offre en services et en montage ainsi que la disponibilité 24/7 exigent une grande flexibilité. Les installations thermiques sont soumises à des normes. « Il faut standardiser autant que possible pour simplifier la gestion des pièces de rechange. Pour les composants spécifiques à l’installation, nous dressons une liste de pièces critiques que le client peut garder en stock », ajoute Ann Verhue.

Dispersion géographique

Le service de maintenance de Callens suit plus de 1.000 installations dont la plupart se trouvent en Flandre orientale et occidentale. L’entreprise est aussi active à Anvers, au Limbourg, en Wallonie, aux Pays-Bas, au Luxembourg et dans le nord de la France. « Nous voulons offrir le même service à tous nos clients, et donc poursuivre notre expansion géographique. Outre le siège à Waregem, nous avons des filiales à Geel, Liège et Arnhem (NL) ».

« Depuis 2023, nous travaillons selon des service level agreements », ajoute le sales director, Kris Stappers. « Via des niveaux de service, nous définissons notamment la criticité d’une installation et la rapidité avec laquelle une intervention doit avoir lieu. Pour offrir de telles garanties, il est essentiel de limiter nos temps de déplacement. La Belgique est un petit pays mais nos routes sont si encombrées que même les petites distances sont parfois difficiles à parcourir. »

L’approche réactive devient proactive

« Pour garder les installations à niveau dans le futur, une répartition géographique intelligente ne suffira pas », poursuit Kris Stappers. « Nous franchissons actuellement des étapes pour passer d’une approche réactive à une approche proactive et surveiller les installations à distance. Nous pourrons intervenir plus rapidement en cas de problème et déployer le personnel de manière plus efficiente. »

Les installations louées font déjà l’objet d’un suivi à distance, tout comme une dizaine d’installations fixes chez les clients. « Il est temps de passer à la vitesse supérieure », déclare Simon Vandemoortele qui, en tant que IoT engineer, aide à gérer la transition. « Techniquement, nous sommes prêts. Pratiquement toutes les installations sont équipées d’une commande PLC que nous utilisons pour collecter des données. Le grand défi consiste à les analyser. C’est gérable pour dix installations, mais si nous voulons déployer le système, il faudra plus de personnel. »

Dans un premier temps, il s’agit principalement de réagir aux alarmes, mais des variables comme la pression, la température, la consommation de combustible, le rendement de la chaudière et de la combustion sont déjà enregistrés. « A terme, nous voulons surveiller les défaillances, détecter les flux inefficients et les signaler aux clients. Aujourd’hui, plusieurs mois peuvent parfois se passer – jusqu’à un entretien – avant que l’on aperçoive un rendement trop faible. C’est regrettable, tant sur le plan financier qu’écologique. »

La décarbonatation exige des nouvelles connaissances

« Une grande partie de notre stratégie consiste à aider les clients dans leur processus de décarbonatation », continue Kris Stappers. « Cela implique de déployer plus de technologies alternatives, comme ces dernières années avec les chaudières à hydrogène et les e-boilers. Celles-ci font aujourd’hui l’objet d’un premier entretien. »

Sabine Verhue: « Via les mécanismes d’inspection, nous examinons ce qui doit être réalisé. Avec l’aide des fabricants, nous avons formé plusieurs personnes à une maintenance technique spécifique. Actuellement, certains techniciens sont dédicacés mais au fur et à mesure que les nouvelles technologies se répandront, les connaissances seront davantage diffusées au sein de l’équipe. Nous avons traditionnellement une très bonne culture de la formation chez Callens. Chaque nouveau technicien suit un parcours et des formations organisées par le service du personnel. En fin de compte, nous croyons fermement à l’idée que la formation est la nouvelle forme de recrutement. »