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Maintenance Magazine 154 – décembre 2021

L’agence intérimaire Trixxo recherche en urgence des agents de sécurité incendie

« Ce qui est inconnu est mal aimé mais ô combien nécessaire »

Dans les entreprises (pétro)chimiques, aucun travail ne peut avoir lieu sans la présence d’un agent de sécurité incendie. Cependant, ces professionnels sont très dispersés. L’agence intérimaire Trixxo a jusqu’à fin 2022 pour recruter 470 agents de sécurité incendie pour les ports d’Anvers, de Sittard-Geleen, de Goes et de Rotterdam.

Par Elke Lamens

Les agents de sécurité incendie vérifient sur les divers sites d’une entreprise (pétro)chimique si les ouvriers travaillent en toute sécurité et s’ils portent les équipements de protection individuelle adaptés. Ils vérifient les permis et les autorisations et si les prescriptions de sécurité sont strictement respectées. Dans une situation d’urgence, ils doivent prévenir les services de secours et évacuer les travailleurs. Bien que ce métier existe depuis longtemps, il reste méconnu et donc peu aimé du grand public. Le secteur est face à une grande pénurie. L’agence intérimaire Trixxo veut changer cela et s’y attèle depuis 2018. « Nous avons repris les bureaux de Staffing Group à Anvers et Geleen. Un an plus tard, LevelPlus a été ajouté avec des bureaux à Goes et Rotterdam. Nous travaillons désormais depuis quatre bureaux en Belgique et aux Pays-Bas », explique Robin Vandeweyer, Directeur Operations & Safety. « Le manque d’agents de sécurité incendie n’a fait qu’augmenter au fil des ans. Certaines installations ne peuvent être lancées ou entretenues, ce qui engendre des arrêts », fait savoir Tessa Haerens, business unit manager chez Trixxo Safety Belgium & Nederland. « Après le coronavirus, la demande est devenue plus criante car les entreprises ont arrêté leurs installations par manque d’argent. Il faut aujourd’hui les relancer. »

Formation gratuite

Pour combler le fossé, Trixxo propose des formations gratuites aux candidats. Aucune connaissance préalable n’est requise. « Les bagages des candidats sont très divers, l’un vient de l’horeca, l’autre a un diplôme de l’enseignement inférieur. Cela n’a pas d’importance, ils reçoivent tous une formation intensive de six jours, tant sur la théorie que la pratique. En fin de parcours, ils décrochent les certificats utiles : l’AV-011 (garde incendie), IS-007 (garde de sécurité des espaces confinés), IS-081 (travailler avec une protection respiratoire indépendante) et l’attestation VCA (sécurité de base). Ces certificats sont donnés à vie mais ils doivent suivre des recyclages au fil des ans. » De très nombreux emplois sont disponibles. « La formation de six jours comprend aussi une formation d’attitude. Il est crucial que l’agent de sécurité incendie fasse preuve de maturité. Il ou elle porte une grande responsabilité. Un autre obstacle est la fourniture d’un certificat de bonne conduite et de moralité et la disposition d’un véhicule car le domaine du port d’Anvers est vaste. Enfin, les gardes doivent maîtriser le néerlandais car ils sont en contact radio permanent avec les collègues. »

Contrats journaliers

L’agent de sécurité incendie doit être très flexible. « Bien souvent, vous n’apprenez que la veille où et quand vous travaillerez. Nous dépendons du planning des entreprises. Les périodes de pointe s’étendent de février à juin et de septembre à novembre. Mais cette flexibilité peut aussi être un avantage. Vous pouvez choisir quand travailler et les heures supplémentaires sont payées. Trixxo fonctionne avec des contrats journaliers. Le travail est varié et de nombreuses options permettent d’évoluer. Vous pouvez accéder à une catégorie salariale supérieure et avoir plus de responsabilités. Tout dépend du candidat qui apprend beaucoup sur place. Dans un premier temps, en tant qu’agent de sécurité incendie nouvellement engagé, vous êtes envoyé sur des petits chantiers où les risques sont limités et un agent expérimenté vous accompagne. Un responsable est présent sur les chantiers. Certains d’entre eux ont obtenu un contrat fixe auprès de grandes entreprises en passant par nous. »

Responsabilités

Michiel Hoefkens (21) de Wiekevorst est totalement conquis par ce travail. « J’ai découvert ce job via le VDAB. En fait, je voulais être pompier mais il n’y avait pas d’offre d’emploi fixe. Je ne connaissais pas du tout de métier. » Depuis qu’il a suivi la formation chez Trixxo début août, Michiel ne regrette pas son choix. « Être actif et avoir des responsabilités est une combinaison qui me plaît, je me sens bien. Dans un réservoir ou un espace confiné, je dois vérifier si les ouvriers portent et utilisent les bons EPI et je dois sécuriser l’environnement contre l’incendie. Il s’agit de faire de la prévention. Les conseillers en prévention sont jusqu’à présents très satisfaits, ce qui, pour moi, confirme que je suis apte à faire ce travail. Bien entendu, ce n’est pas toujours évident d’être en stand-by car il est difficile de faire des projets dans sa vie privée. Mais il y a des options qui permettent de passer à autre chose. » Hoefkens espère à terme pouvoir rejoindre l’équipe de secours de Total Safety. Il a aussi présenté ce job d’agent de sécurité incendie à des amis. « Ils n’ont pas encore réagi mais c’est un travail qui me passionne et m’intéresse vraiment. Je vais dans des endroits où je ne pourrais normalement jamais aller. »

20 millions d’euros de chiffres d’affaires

Haerens espère mettre au travail de nombreux autres ‘Michiel’ mais ce n’est pas facile. « Le coronavirus n’a pas joué en notre faveur. Beaucoup de personnes ont découvert une autre vie et posent plus d’exigences à l’équilibre vie privée-travail. Mais il faut se rendre compte que s’il n’y a pas assez d’agents de sécurité incendie, l’industrie chimique sera à l’arrêt et nous aurons alors un gros problème. » L’objectif est de recruter d’ici fin 2022 pas moins de 300 agents de sécurité incendie rien que pour le port d’Anvers. Pour les ports de Rotterdam et de Zeeland (Terneuzen), il faut trouver 170 personnes. « Pour la Belgique, nous sommes à la moitié, il nous manque 150 nouvelles forces, pour les Pays-Bas, il en faut encore 100 », avance Vandeweyer. « Pour 2021, l’activité a représenté un chiffre d’affaires de 8 millions d’euros, un chiffre qui devrait plus que doubler en 2022 pour atteindre quelque 20 millions d’euros. « Les agents de sécurité incendie au port d’Anvers représentent à eux seuls la moitié du chiffre d’affaires. Cela démontre bien à quel point ces emplois sont importants et nécessaires. »