PRÉFACE
Maintenance Magazine 153 – septembre 2021
Réparer ou ne pas réparer ...
En tant que techniciens, nous avons tous essayé de réparer un appareil ménager, ce qui ne s’avère pas toujours être une tâche facile. Parfois, les pièces de rechange et les informations techniques ne sont pas disponibles. Ou l’appareil ne peut tout simplement pas être ouvert sans causer de dommages. Cela doit changer.
Toutefois, depuis le 1er juillet, une nouvelle législation est entrée en vigueur au Royaume-Uni, obligeant les fabricants d’appareils électroménagers et de téléviseurs à mettre à disposition des informations sur les réparations et les pièces de rechange pendant dix ans. En Europe également, les fabricants doivent se conformer aux directives sur l’écoconception et sont tenus de fournir des pièces de rechange pendant dix ans. Le Parlement européen envisage actuellement l’introduction d’un score de réparation obligatoire pour les produits électroniques grand public, sur la base du modèle français (www.indicereparabilite.fr). Plus les produits sont faciles à démonter et plus les pièces de rechange et les informations techniques sont facilement disponibles et abordables, plus le score de réparation est élevé. Les lecteurs avisés savent immédiatement où trouver l’inspiration pour leur prochaine décision d’investissement ...
Maintenance circulaire
Pour inciter les consommateurs à acheter plus rapidement un nouveau produit, certaines entreprises intègrent délibérément des maillons faibles dans la conception. Les mises à jour logicielles (ou leur absence) peuvent également avoir un impact négatif sur la durée de vie. Rendre les réparations plus difficiles tombe également sous cette rubrique. Ces pratiques d’ ‘obsolescence planifiée’ contribuent à la production de plus de 50 millions de tonnes de déchets électroniques dans le monde chaque année. Seuls 17,4% de ces déchets sont recyclés correctement. En se concentrant sur la réparation et la prolongation de la durée de vie, les responsables politiques veulent s’attaquer au problème à la source. Ce n’est donc pas une coïncidence que la maintenance soit au cœur du modèle circulaire de la Fondation Ellen MacArthur.
Cibler les jeunes
Cependant, nous avons besoin de talents techniques pour résoudre ce défi social. Après tout, quelqu’un devra s’occuper des réparations et de la maintenance. Malheureusement, il y a déjà une énorme pénurie de profils techniques sur le marché du travail. Il est donc urgent de susciter l’intérêt de beaucoup plus de jeunes pour une formation technique STIM. Pour ce faire, il faut leur faire comprendre la valeur ajoutée sociale de la maintenance et de la technologie. C’est à nous de leur apprendre à consommer de manière critique et donc à réparer. Cela profitera non seulement à notre environnement, mais aussi aux services techniques de votre entreprise ...
Wim Vancauwenberghe
Évangéliste de la maintenance
PS : Le projet RepairTeens veut mettre les jeunes en contact avec la réparation et la maintenance en coopération avec les entreprises. Êtes-vous intéressé à participer à ce projet ? Contactez alors la BEMAS.