14/11/2025
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regio Bruxelles
IN THE FIELD
Maintenance Magazine 150 – novembre 2020
Maintenance des systèmes de protection contre les incendies : législation et réalité
Dans les bâtiments industriels neufs et radicalement rénovés, il est non seulement légalement tenu d’installer un système de détection d’incendie, mais également de le faire agréer chaque année par un organisme accrédité. Cette obligation s’applique d’ailleurs également aux anciens bâtiments. Cet article est le dernier du triptyque sur la sécurité incendie et traite des exigences relatives à la maintenance des systèmes de protection contre les incendies.
Koen Mortelmans
L’entretien annuel par l’installateur est également obligatoire, tout comme le réglage quinquennal ou le remplacement octennal des détecteurs. Les utilisateurs eux-mêmes doivent assurer une maintenance générale adéquate et l’opérationnalité continue du système. Tout leur personnel doit connaître et bien entendu, suivre les procédures et directives d’urgence en cas de danger. Il doit également tenir un registre et le tenir à la disposition des organismes de contrôle. De leur côté, les installateurs doivent tenir compte des prescriptions légales générales et observer les éventuelles prescriptions complémentaires de la zone de secours-pompiers locale.
Quand installer des sprinklers ?
A partir d’une certaine taille de bâtiments et de leurs compartiments coupe-feu, les sprinklers sont obligatoires. De plus, tant les zones sapeurs-pompiers locaux (via le permis environnemental) que les assureurs peuvent imposer l’installation de sprinklers pour les plus petits volumes. « Ces exigences supplémentaires surviennent lorsque les capitaux à assurer gonflent, que le risque d’incendie s’accroît et qu’il existe de nombreuses sources d’inflammation, mais surtout lorsque ces facteurs sont combinés. L’absence d’autres mesures de protection contre l’incendie joue également un rôle majeur dans les évaluations. Ou, lorsque le client ne peut pas déployer une équipe de première intervention (EPI) », explique Jean-Louis Lemey, ingénieur sécurité chez l’assureur Axa. « Ce que nous imposons dépend de la qualification du risque et du ressenti de l’inspecteur qui vient sur place. Ce dernier est influencé par les mesures de prévention existantes. »
Entretien des sprinklers
L’entretien du système de sprinklers varie considérablement selon la norme appliquée. Cela signifie généralement que les pompes doivent être testées hebdomadairement. Quinze minutes suffisent pour les pompes électriques et une demi-heure pour les pompes diesel. Les entreprises peuvent confier cela à l’installateur mais aussi à un travailleur en interne qui a été formé par l’installateur. L’entretien annuel de l’ensemble de l’installation est toujours à la charge de l’installateur. « Il faut organiser en plus une inspection semestrielle par un organisme agréé et une inspection décennale de l’approvisionnement en eau. Les installations de plus de 25 ans requièrent un test unique supplémentaire de fiabilité », explique Lemey.
En général, nous remarquons que la plupart des entreprises entretiennent bien leur infrastructure de protection contre les incendies.
Vue d’ensemble
« Les spécialistes externes considèrent facilement un système dans son ensemble », ajoute Arne Inghelbrecht, chef de projet au bureau d’ingénierie Fire Engineered Solutions Gand. « Les travailleurs en interne sont plus intéressés par les équipements dont ils sont eux-mêmes responsables. C’est pourquoi la maintenance des différentes parties d’un système est souvent confiée au propre personnel et une tierce partie est désignée pour la maintenance du système dans son ensemble. » Dans la majorité des cas, il s’agit du fabricant de la centrale d’incendie lui-même ou de l’installateur. Sven Govers, responsable technique de la protection incendie à l’organisme de contrôle agréé Electro-Test : « Tous les contrôles sont effectués par des organismes accrédités. Les techniciens de maintenance suivent une formation complémentaire chez les fabricants. Même les entreprises industrielles ne peuvent pas maintenir ces connaissances à jour en interne. Nos propres inspecteurs suivent un stage de remise à niveau deux fois par an. Je reste moi-même principalement informé via le Comité Technique ISO/TC 72. »
Le défi : la fragmentation des budgets
Inghelbrecht souligne qu’en raison de la diversité de la maintenance et des contrôles, les budgets des entreprises sont souvent répartis entre différents postes. « En fin de compte, l’ensemble de la législation est assez limité, ce qui laisse aux entreprises une grande latitude pour choisir jusqu’où et combien elles souhaitent investir dans les inspections de protection incendie. Les PME en particulier sont sensibles aux prix ; sur un marché par ailleurs restreint. Tester tous les capteurs en combinaison avec le panneau de détection est chronophage. Une inspection purement visuelle est nettement moins chère. L’on constate souvent une interprétation et donc un niveau de sécurité très différents d’une entreprise à l’autre. »
Non-conformités
Selon Lemey, les inspecteurs des assureurs identifient régulièrement des « non-conformités ». « Elles peuvent mettre en péril le bon fonctionnement d’une installation. Un entretien bancal, comme la non réalisation des tests hebdomadaires de pompes ou des batteries défectueuses en sont souvent la cause. Nous nous entretenons ensuite au sujet des lacunes ou les intégrons immédiatement dans le plan de prévention. » Lemey pense qu’il est difficile pour les assureurs d’établir leurs propres normes plus strictes que la législation et de les faire respecter auprès de leurs clients. « Nous tolérons également très rarement le relâchement des mesures légales par nos clients. Seuls les tests quinzomadaires et non hebdomadaires des pompes de sprinklers sont généralement gardés sous silence. »
Une information claire est essentielle
« En général, nous remarquons que la plupart des entreprises entretiennent bien leur infrastructure de protection contre les incendies », stipule Govers. « Lors de nos contrôles, nous testons à chaque fois 20 % des détecteurs et leur connexion à la centrale incendie. Nous vérifions alors également 20 % de la matrice de commande. Finalement, nous obtenons aussi de nombreuses informations sur l’historique à partir du registre et du dossier technique obligatoire. » Il constate cependant des problèmes en dehors de la maintenance proprement dite. « Les travailleurs ne sont pas toujours suffisamment conscients des actions correctes à prendre en cas d’alarme incendie. C’est pourquoi nous recommandons qu’une partie des employés puisse suivre une formation chaque année. »




