14/11/2025
Mecanicien/mecanicienne d’atelier
Vivaqua
regio Bruxelles
IN THE FIELD
Maintenance Magazine 149 – septembre 2020
Elever la qualité et l’efficience de la maintenance à un niveau supérieur
Lean Six Sigma combine deux stratégies. Lean vise à identifier le gaspillage au sein d’une organisation. Six Sigma veut limiter la variation par l’amélioration de la qualité. Ensemble, les deux méthodologies forment une philosophie forte pour l’amélioration de l’efficience. Aussi en maintenance.
Depuis les années 80, Allanta (jadis ‘Centrum voor Kwaliteitszorg Limburg’) propose des formations, un accompagnement et des conseils aux entreprises. Via des partenaires dotés d’une expertise complémentaire comme CIMCIL, Allanta propose aux clients un accès à des solutions globales pour le système, le processus, le produit et l’humain. Partenaire en nouvelles techniques de gestion, CIMCIL a été fondé il y a 25 ans en tant que spin-off de l’Université de Gand. Il y a six ans, le centre de formation était repris par la branche belge du groupe international MOORE et il fait désormais partie du pôle Management Consultancy. En tant que Premier Elite Channel Partner APICS, CIMCIL propose des formations sur la gestion de la chaîne d’approvisionnement, le Lean Green et Black Belt ainsi que Lean Six Sigma Yellow, Green et Black Belt. Paul De Backer, Operational Excellence Consultant, nous détaille sa vision de l’application de cette stratégie en maintenance.
Lean? Six Sigma?
Lean Six Sigma se compose de deux éléments, Lean et Six Sigma. L’approche Lean est synonyme d’identification et d’élimination des gaspillages au sein d’une organisation : temps d’attente, déambulation des techniciens, recherche de matériaux, …, pour ne citer que ces exemples. Six Sigma vise à réduire la variation par l’amélioration de la qualité. Via Six Sigma, un certain nombre d’étapes (Définir, Mesurer, Analyser, Implémenter et Contrôler, ou DMAIC) sont classiquement passées en revue afin d’aborder le fond du problème et de déployer les étapes d’amélioration. De nombreuses entreprises et organisations (aussi de maintenance) appliquent Lean Six Sigma comme stratégie de gestion et de philosophie. La question typique est : comment fournir un excellent service au département de production à un prix optimal ?
L’impact du Covid-19 peut conduire à un besoin soudain d’efficience et d’efficacité. Les entreprises ayant Lean Six Sigma dans leur ADN sont mieux armées pour y faire face
Pourquoi Lean Six Sigma?
La mise en pratique de Lean Six Sigma dans une organisation conduit souvent à des résultats dont l’impact financier est substantiel : la réduction du temps d’arrêt des machines, des conversions de machines plus rapides et une qualité meilleure, un produit de meilleure qualité suite aux défaillances techniques moins nombreuses, une meilleure disponibilité des ressources du département de maintenance, … La méthode Lean Six Sigma comprend des outils qui permettent à l’organisation de se lancer. Via Six Sigma, des outils spécifiques sont appliqués à des projets comme la Collecte de données, la Visualisation et l’Analyse de la cause d’origine. Sous l’angle Lean, les techniques suivantes sont notamment appliquées : OEE (Overall Equipment Effectiveness) pour la mesure et l’augmentation de la fiabilité de l’installation, SMED (Single Minute Exchange of Dies) pour la diminution des temps de conversion, TPM (Total Productive Maintenance) pour l’amélioration des tâches de maintenance et la collaboration entre la maintenance et la production. Hands On Tool Time calcule en pourcentage de temps la valeur effective fournie par un technicien de maintenance à l’entreprise.
Par où commencer?
Les entreprises qui implémentent Lean Six Sigma parcourent généralement plusieurs phases. La première année, une formation est donnée durant laquelle les projets d’amélioration sont lancés. Vient ensuite le développement et l’approfondissement au sein des départements opérationnels, puis généralement la troisième phase avec le déploiement dans les départements administratifs. Au cours de ce trajet, la boîte à outils et les connaissances de Lean Six Sigma évoluent au sein des départements et la méthodologie fait souvent l’objet d’une traduction par rapport à l’entreprise.
Quel cautionnement dans l’organisation?
Pour que la méthodologie Lean Six Sigma puisse fonctionner correctement, il faut la cautionner dans l’organisation. A cet égard, il existe une structure spécifique avec les Yellow Belts, Green Belts, Black Belts … (selon la taille de l’entreprise). Une autre manière de la cautionner consiste à traduire les principes dans le fonctionnement quotidien du département de maintenance. Lors du briefing matinal, les tâches de maintenance sont attribuées au Team board. L’état de la qualité du service est passé en revue : par exemple le pourcentage de résolution First Time Right de pannes, le temps nécessaire à la remise en ligne des machines à goulot d’étranglement, … Mettre de telles mesures en place permet à l’organisation de faire vivre Lean Six Sigma et de la cautionner dans l’organisation. Cette manière de travailler augmente l’implication et fait appel aux compétences de leadership des chefs d’équipe et des managers. Une autre facette est l’application d’un court cycle DMAIC pour les pannes aux machines à goulot d’étranglement : à chaque panne, dont la cause n’est pas directement connue, suit une analyse de cause.
HOTT et SMED
L’impact de certaines situations particulières (comme l’actuel Covid-19) peut conduire à un besoin soudain d’efficience et d’effectivité. Les entreprises ayant Lean Six Sigma dans leur ADN sont mieux armées pour y faire face. Pensez à une entreprise chimique où le département de maintenance veut prendre des mesures pour mieux exploiter ses ressources. La méthodologie Hands On Tool Time (HOTT) peut, elle, être appliquée pour contrôler les gaspillages et l’efficience des ressources. Cet outil identifie les tâches des techniciens de maintenance et établit dans quelle mesure ils contribuent à la qualité et à l’efficience du département. Dans les segments Medical Device, Pharma et Food, l’accent est mis en particulier sur la qualité mais il y a aussi une tendance pour travailler davantage l’efficience. La conversion des machines à goulot d’étranglement dans les segments pharmaceutique et alimentaire devrait être divisée en deux car le marché est volatile et exigeant. Une autre technique couramment utilisée est le SMED qui étudie de près le changement. C’est un bel exemple de conciliation de Lean et de Six Sigma : grâce à une technique Lean, la production et la maintenance travaillent ensemble pour améliorer le temps et la qualité de la conversion. Il y a donc assez de défis pour travailler ensemble et de manière structurée à l’amélioration via Lean Six Sigma.
Par Philip Declercq




