PRÉFACE
Maintenance Magazine 149 – septembre 2020
La crise Covid-19, du point de vue de la maintenance
“Nous sommes en guerre”, je ne peux pas le dire mieux que le président français Macron. De nombreux gouvernements prennent (de nouveau) des mesures sévères, notamment des interdictions de voyager, des fermetures d’écoles, des fermetures obligeant les gens à rester chez eux, des fermetures d’usines … Je n’ai pas à vous expliquer que cette situation est sans précédent. Examinons la situation actuelle du point de vue d’un gestionnaire de maintenance, de fiabilité et d’actifs.
Nous savions déjà, grâce aux épidémies de SRAS et MERS, que les coronavirus peuvent devenir très dangereux. Même après deux grands réveils, les décideurs politiques et les entreprises n’étaient toujours pas disposés à investir dans des mesures préventives. Ça me semble familier, n’est-ce pas ? Combien de fois les services de maintenance doivent-ils rappeler à la direction qu’il vaut mieux prévenir que guérir ? Les gestionnaires d’actifs savent aussi très bien que le risque de ne rien faire doit être inclus dans les décisions d’investissement. Malheureusement, ce n’est souvent pas le cas. Un petit bénéfice à court terme l’emporte généralement sur un avantage à long terme.
Surcharge du système
Le risque de développer une grave infection pulmonaire Covid-19 augmente avec l’âge. Pour les geeks : c’est un modèle d’échec B. Si l’on considère qu’en Europe, 18% de la population est âgée, les hôpitaux sont touchés par un nombre de patients en augmentation exponentielle. Tout comme les techniciens qui luttent contre un nombre toujours croissant de défauts causés par des biens périmés, les médecins et les infirmières sont submergés par l’énorme demande de soins intensifs.
Les actifs de valeur doivent être protégés
Tout comme les techniciens de maintenance qui font fonctionner les usines, les médecins et les infirmières (et les techniciens hospitaliers) sont nos atouts les plus précieux sur la ligne de front. Si nous voulons gagner la bataille, nous devons les protéger. La pénurie mondiale de masques buccaux a révélé un risque majeur. La délocalisation impitoyable de la production a entraîné une grande fragilité des chaînes d’approvisionnement mondiales. En temps de crise, la dépendance à l’égard d’un très petit nombre de fournisseurs s’avère très dangereuse. S’il y a une leçon à tirer, c’est que les décideurs politiques doivent penser de manière plus stratégique sur le long terme.
Restez en bonne santé !
Par Wim Vancauwenberghe, Directeur de BEMAS