PRÉFACE  
Maintenance Magazine 147 – mars 2020

Les défis de notre industrie

Les temps sont difficiles pour nos entreprises industrielles. Malgré les coûts salariaux et énergétiques élevés, elles doivent être compétitives sur le marché mondial. La maintenance peut être un poste d’économie évident, mais elle augmente justement la productivité et réduit les coûts. Une étude de BEMAS montre que les entreprises qui misent sur la maintenance sont jusqu’à 6% plus productives et ont 40% de coûts de maintenance en moins sur l’ensemble du cycle de vie.

Dans notre société actuelle, nous sommes entourés par la technologie. Une maintenance accrue et meilleure prévient les accidents et a un impact sur le climat et l’utilisation des matières premières. Bien entretenir et réparer les produits et les machines au lieu de les jeter permet de produire moins de CO2, et c’est aussi plus économique.

Les entreprises s’engagent aussi dans l’allongement de la durée de vie des machines. Des études indiquent que dans les dix prochaines années, jusqu’à 40% des actifs industriels auront atteint la fin de leur vie utile. Il ne faut pas pour autant les envoyer à la casse. Via un investissement limité dans sa modernisation, une machine obsolète peut encore servir plusieurs années. La durabilité et l’utilisation optimale des matières premières peuvent aller de pair avec le TCO et la rentabilité.

Pour rester compétitif, il faut aussi massivement miser sur Industrie 4.0. Grâce aux capteurs intelligents, connectés via l’Industrial Internet of Things, nous obtenons une meilleure image du processus de production et de l’état d’une machine. Le rendement et la qualité augmentent et nous pouvons mieux anticiper les pannes et les réparations, et planifier idéalement une maintenance. Le marché mondial de l’IIoT croît de 40% par an. En 2020, 50% des machines des entreprises de production seront connectées. L’Asie est bien entendu leader, mais la Belgique est aussi en marche. Dans le domaine de la surveillance conditionnelle en temps réel et de la maintenance prédictive avec l’IA, notre pays obtient des meilleurs résultats que les Pays-Bas et l’Allemagne.

Pour nos entreprises, il est essentiel d’embrasser les nouvelles technologies et de préparer les collaborateurs. Le grand défi de la quatrième révolution industrielle n’est pas la technologie mais l’homme qui doit (veut) l’implémenter idéalement !

Par Wim Vancauwenberghe, Evangiliste de maintenance – Directeur de BEMAS