PRÉFACE
Maintenance Magazine 159 – mars 2023
On récolte ce que l’on sème
En début d’année plusieurs médias ont publié des articles sur la ponctualité historiquement faible des trains belges. Plus de 10% des trains sont en retard. Dans près de la moitié des cas, la cause en est un problème de train, et un retard sur cinq est dû à des problèmes d’infrastructure ferroviaire. Tant pour le matériel roulant que pour le réseau ferroviaire, les efforts déployés ces dernières années pour maintenir et remplacer les actifs vieillissants ont été insuffisants. Alors pourquoi nos décideurs politiques n’accordent-ils pas assez d’attention à la maintenance et à la gestion de nos infrastructures ?
Après tout, la maintenance a un impact majeur sur notre vie quotidienne, et pas seulement dans les transports publics. Imaginez ce qui se passerait si les réseaux de distribution d’électricité, de gaz ou d’eau potable n’étaient plus entretenus. Sans maintenance, beaucoup d’entreprises industrielles seraient également rapidement en difficulté. En un rien de temps, tous les services de base seraient sous pression et notre société serait totalement bouleversée. Sans compter les conséquences pour les personnes et l’environnement des inévitables incidents techniques dus au manque de maintenance et de contrôle technique.
Double problème
Il ne faut d’ailleurs pas perdre de vue que la SNCB et Infrabel sont également confrontées à un marché du travail très tendu, ce qui rend très difficile de pourvoir les postes techniques vacants. Et elles ne sont pas les seules entreprises à se débattre avec ce problème. Le rapport récemment publié par la VDAB montre que la moitié des dix principales professions en pénurie sont des métiers techniques. Fin 2022, plus de 2.800 des 9.000 offres d’emploi reçues pour des techniciens (de maintenance) dans l’industrie étaient ouvertes. Tous ces emplois sont passionnants et variés. C’est ce que dit la sagesse : l’inconnu est mal aimé.
Que pouvons-nous faire ?
La pénurie structurelle de personnel technique est une alerte significative. À la lumière des nombreux défis auxquels est confrontée notre société technologique, il est plus important que jamais de faire connaître la maintenance au grand public. La première journée mondiale de la maintenance, qui aura lieu le 9 juin 2023, est déjà une grande occasion. La BEMAS est co-initiatrice de la Journée mondiale de la maintenance et lance une enquête pour rendre plus tangible l’importance de la maintenance. Votre contribution est vivement appréciée: https://bit.ly/GMD-survey. J’espère, cher lecteur, vous saisirez aussi cette journée pour sensibiliser votre entourage à la pertinence de la maintenance.
PS : Ces dernières années, tant la SNCB qu’Infrabel ont déployé beaucoup d’efforts pour une maintenance et une gestion des actifs plus proactives. Nous sommes convaincus que cela remettra le réseau ferroviaire belge sur les rails dans un avenir proche.
Wim Vancauwenberghe
Évangéliste de la maintenance et directeur de BEMAS