TECHNIQUE DE MESURE ET DE RÉGLAGE
Maintenance Magazine 157 – septembre 2022
Surveillance de la vitesse: restez simple

Des normes importantes dans la construction mécanique comme l’API 670 et l’IEC 611508 sur la sécurité fonctionnelle imposent une exigence aux machines tournantes. Celles-ci doivent être équipées d’un système adapté pour la surveillance de la survitesse. (Photo Istec)
Dans les deux articles précédents consacrés à la mesure de la vitesse, nous avons voulu souligner l’importance de la surveillance de la vitesse sur les machines tournantes. Une protection avancée est primordiale car elle garantit la sécurité des installations. Mais le concept avancé ne doit pas pour autant être synonyme de complexe. Dans cet article, nous vous détaillons quatre raisons pour lesquelles la surveillance de la vitesse ne doit pas être trop compliquée.
Par Valérie Couplez
Des normes importantes dans la construction mécanique comme l’API 670 et l’IEC 611508 sur la sécurité fonctionnelle imposent une exigence aux machines tournantes. Celles-ci doivent être équipées d’un système adapté pour la surveillance de la survitesse. Le but de cette solution est de détecter la survitesse et les accélérations excessives et d’initier éventuellement une réaction adaptée. Toute autre fonctionnalité est un plus qui peut être géré par d’autres systèmes.
Coûts
Les systèmes complexes ayant plus de fonctionnalités sont plus chers. Les fonctions secondaires comme le monitoring ne contribuent pas directement à la tâche principale de la surveillance de la survitesse. Les fonctions supplémentaires nécessitent plus de hardware, ce qui fait grimper les coûts du système et de l’installation (câblage, instrumentation, armoires de commutation …). Par ailleurs, le hardware supplémentaire implique une maintenance supplémentaire. Plus un système contient de hardware, plus la maintenance est intense. De telles solutions sont souvent inutilement complexes pour les installations tournantes plus petites et moins critiques qui se satisfont d’une surveillance de la vitesse classique. Les opérateurs doivent alors choisir entre un système difficilement justifiable d’un point de vue budgétaire ou laisser la machine sans surveillance. Une surveillance simple de la survitesse est clairement la meilleure solution ici.
Complexité et expertise
Plus un système de surveillance de survitesse devient complexe, plus il faut un savoir-faire spécifique pour le faire fonctionner et l’entretenir. En général, on peut dire que les systèmes de surveillance de la vitesse ne sont contrôlés que lors des révisions. Un fonctionnement fiable est donc primordial. Mais comme ils ne nécessitent pas une attention quotidienne, il y a souvent peu de connaissances dédiées en interne. Voilà pourquoi ces systèmes doivent rester les plus simples possibles et que leur bon fonctionnement ne doit pas dépendre de la présence d’une expertise technique. Plus le système est complexe, plus le risque d’erreurs humaines est élevé. Certainement lorsque le personnel de maintenance a peu d’occasions d’acquérir de l’expérience en raison des longs intervalles de maintenance.
Vérification et tests
Plus un système de sécurité est complexe, plus les tests et la vérification qu’il doit subir sont exigeants. Le test et la validation d’un système de sécurité nécessitent l’interruption du processus de production. Un système basé uniquement sur la fonction de surveillance de la survitesse peut atteindre des intervalles de tests de plus de dix ans. Dans certains cas, il ne doit plus être testé avant la fin de sa durée de vie. Mais plus un système a de fonctions, plus les intervalles de tests sont réduits et plus souvent il faudra interrompre le processus. Voilà pourquoi il est important de choisir une solution adaptée à votre application et non des fioritures finalement superflues.