14/11/2025
Mecanicien/mecanicienne d’atelier
Vivaqua
regio Bruxelles
NUMÉRISATION
Maintenance Magazine 154 – décembre 2021
Comment choisir le bon logiciel pour gérer ses actifs ?
Nous vivons dans un monde digital où la technologie évolue plus rapidement que jamais. Il s’en décline des opportunités pour permettre à vos activités de maintenance d’évoluer d’avantages du curatif à du prévisionnel fiable de prédiction du risque de panne d’un actif. Mais aussi des défis ? Parce que comment êtes-vous censé continuer à voir la forêt, cachée par toutes les arborescences logicielles ?
Par Valérie Couplez
La digitalisation des tâches de maintenance n’est pas seulement un gadget pour se donner un look moderne. Qui approche la problématique correctement est capable de standardiser ses processus de maintenance, d’assurer la traçabilité, de sécuriser et d’échanger les connaissances, de mieux gérer les risques et d’améliorer la fiabilité et la disponibilité générales de ses actifs. Ce sont des raisons suffisantes pour s’atteler à la tâche.
Quels logiciels sont sur le marché ?
EAM, GMAO, APM, AIP, MES, ERP, PLM/GCVP, RA & IIdO ... quiconque recherche des logiciels IT et OT sur le marché aujourd’hui se voit assailli par des acronymes multiples. Mais lequel de ces logiciels est le meilleur pour gérer ses actifs ? Les deux premiers, la gestion des actifs d’entreprise (EAM) et la Gestion de Maintenance Assistée par Ordinateur (GMAO), sont souvent cités dans un même souffle et servent à aborder de manière digitale les travaux de maintenance quotidiens. L’APM (Gestion des performances des actifs) va déjà plus loin, il sert à monitorer la santé de vos actifs et à développer des stratégies de maintenance. L’AIP, le Plan d’investissement automatique, développe plutôt une vision sur le long terme.
Le summum de l’intégration : le jumeau numérique
Pourquoi signaler les MES, ERP, GCVP, RA et IIdO dans cette liste ? La digitalisation est de plus en plus une question d’intégration. C’est ce qui rend le choix du logiciel encore plus difficile aujourd’hui. L’ancienne façon de travailler transmettant les données de terrain vers les niveaux supérieurs d’automatisation est devenue obsolète. Aujourd’hui, tout est question d’interconnexion. Les données présentes dans les systèmes ERP (Entreprise Resource Planning), GCVP (Gestion du Cycle de Vie Produit) et MES (Manufacturing Execution System, exécution de production) seront également pertinents en gestion d’actifs. Les interfaces sont donc cruciales à l’ère du digital. Dans leur forme ultime, cela peut aboutir à un jumeau numérique, soit une copie digitale de votre actif via la RA (réalité augmentée) et l’IIdO (Internet industriel des objets). Les données acquises par l’actif physique sur le terrain sont ensuite utilisées pour effectuer des analyses numériques et rendre le feedback au terrain. Quels sont les avantages offerts par un jumeau numérique ? Il génère des informations en temps réel sur les performances de vos actifs, ce qui peut conduire à un processus d’amélioration continue. En outre, vous pouvez utiliser la RA pour vous assurer que la connaissance de votre processus de maintenance soit sécurisée et qu’elle puisse être transmise de manière efficace.
Phase 1 : mesure zéro
Mais comment commencer la sélection d’un tel logiciel pour gérer les actifs ? Commencez toujours par une évaluation de votre situation actuelle. Savoir où vous en êtes et où vous voulez aller est primordial pour appréhender l’impact que les changements auront dans l’organisation. Si vous n’avez pas encore effectué de transition digitale, il est préférable d’uniquement commencer par un enregistrement numérique des activités. Dans la phase suivante, vous rechercherez un logiciel qui peut fournir un aperçu de ce qui se passe exactement avec les actifs et, surtout, pourquoi cela se produit. La troisième étape de la maturité digitale comprend l’intégration : combler le fossé entre l’IT et l’OT. En effet, c’est la condition préalable sine qua non pour parvenir à des processus digitaux capables de prendre des décisions normatives et autonomes. Ils intègreront des algorithmes pour l’apprentissage automatique et l’intelligence artificielle. Vérifiez si vos processus existants sont ordonnés et osez aller de l’avant : quelles informations ou rapports futurs seront requis ?
Phase 2 : sélection d’outils
Le nombre de fournisseurs et la complexité des systèmes sur le marché sont si divers qu’une évaluation objective n’est pas aisée. Savoir ce que vous voulez faire de vos données, aujourd’hui et demain, devrait constituer la base d’un questionnaire avec lequel vous pourrez comparer les fonctionnalités des différents outils logiciels. Il est important de faire une distinction entre ce qui est d’une part requis et d’autre part souhaitable. Il est souhaitable de connaître à l’avance les facteurs qui pèseront le plus lourd dans la sélection. Aussi, ne perdez pas de vue le budget, afin de savoir où vous aboutirez in fine. En comparant les différentes solutions logicielles en tenant compte de ces critères, une short list de quelques acteurs doit être établie. Invitez-les pour une démonstration, afin que vous puissiez juger par vous-même de l’impact que cela aurait. Veillez à impliquer les différentes parties prenantes qui seront confrontées aux changements. Plus tôt vous pourrez les impliquer dans ce genre de processus, plus les changements seront faciles à assimiler dans la pratique.
Phase 3 : implémentation
La mise en place d’un nouveau logiciel est toujours un projet multidisciplinaire. Différents domaines au sein de votre organisation sont impliqués, mais différents experts sont également nécessaires pour mener le projet à bien. C’est ici que le travail préparatoire de la phase 2 porte ses fruits. Au mieux vous vous êtes préparés, au mieux l’implémentation se fera en douceur. Un plan d’action standardisé qui stipule clairement dans quels délais les jalons doivent être atteints et qui en est responsable, est la clé du succès. Alors que les phases 1 et 2 peuvent facilement être gérées en quatre à six semaines en termes de calendrier, il est plus difficile de prévoir combien de temps prendra la mise en œuvre. Tout dépend du type de logiciel, mais la taille de l’entreprise joue également un rôle.
Phase 4 : amélioration continue
La digitalisation ne doit pas s’arrêter avec la mise en œuvre du logiciel. Ce n’est qu’alors que vous pourrez réellement commencer à récolter les bénéfices, grâce aux données et aux informations que vous capturez. Cela doit constituer la base d’un processus d’amélioration continue, dans lequel chaque changement conduit à de nouvelles analyses et à des processus d’amélioration. Il est important dans cette optique de célébrer vos premiers succès. Cela accroît l’enthousiasme et l’implication dans la transition digitale. Continuez également à vérifier quelles nouvelles données vous pouvez intégrer. Le marché des outils logiciels se développe en permanence. De nouvelles méthodes sont constamment développées pour parvenir à une gestion plus intelligente des actifs.
Les clés d’une digitalisation réussie
- Gardez à l’esprit une vision et une mission clairement balisées ;
- Intégrez la conduite du changement dans votre projet pour que chacun, du technicien de terrain à la direction se sente impliqué ;
- Assurez-vous que les processus de travail deviennent plus fluides ;
- Le logiciel doit toujours être un support et ne doit pas être une fin en soi ;
- Essayez de limiter autant que possible le sur-mesure et assurez-vous d’une intégration sans couture des nouveaux logiciels dans vos systèmes existants ;
- Osez demander conseil à des experts indépendants.



