SÉCURITÉ  
Maintenance Magazine 154 – décembre 2021

Comment choisir les bons gants de protection chimique ?

Les travailleurs des services de maintenance sont susceptibles d’entrer en contact avec des produits chimiques et des micro-organismes nocifs pour la santé. Les mains en particulier méritent l’attention nécessaire à cet égard. Si l’on veut se protéger des dangers potentiels des substances chimiques, il faut surtout considérer la perméation : la pénétration d’un perméat nocif à travers le gant. Nous donnons quelques lignes directrices pour aider à faire le bon choix de gant pour vos process.

Par Valérie Couplez

La protection des mains sert à protéger les mains de divers risques. Il s’agit de coupures et d’écorchures, de températures extrêmes, d’irritations cutanées et de dermatites au contact avec des substances toxiques ou corrosives. Pour ceux qui cherchent à se protéger des produits chimiques, quatre éléments doivent être pris en compte pour estimer la capacité de protection du gant. Le principal est la perméation. C’est le processus par lequel le produit chimique traverse le gant au niveau moléculaire. Le taux de perméation indique combien de temps un gant peut être porté. Plus il est faible, meilleure est la protection. En outre, le taux de pénétration est examiné. Il s’agit du flux global d’un produit chimique à travers les pores, les coutures ou d’autres imperfections du gant. Un troisième facteur est la dégradation. Elle fait référence au changement nocif d’une ou plusieurs propriétés physiques du gant de protection à la suite d’une exposition à un produit chimique particulier. Finalement, il y a le délai de rupture. C’est le temps qui s’écoule entre le premier contact avec le gant et le moment où le produit chimique est détecté à l’intérieur du gant. Il doit être d’au moins 30 minutes pour que le gant soit réputé résistant aux produits chimiques.

Classement selon EN374

Les gants conçus pour protéger des produits chimiques doivent être conformes à la norme E374. Elle stipule différents degrés de protection en fonction de la durée de rupture, de l’indice de perméation et des tests de dégradation. Les lettres d’identification des substances d’essai sont mentionnées sous l’icône officielle. Vérifiez toujours que le gant offre une protection adéquate contre le produit chimique en question et suffisamment longtemps pour l’ensemble de l’échantillon.


  • Type A : gant de protection avec une résistance à la perméation d’au moins 30 minutes pour au moins six substances d’essai;
  • Type B : gant de protection avec une résistance à la perméation d’au moins 30 minutes pour au moins trois substances d’essai;
  • Type C : gant de protection avec une résistance à la perméation d’au moins 10 minutes pour au moins une substance d’essai

Inventaire des risques

Avant de choisir un gant pour votre équipe de maintenance, il est primordial de bien évaluer les risques. Analysez donc avec quelles substances ou produits ils peuvent entrer en contact en cas, par exemple, de fuites ou d’éclaboussures. Évaluez à cet égard quelles substances chimiques sont utilisées et la classe (acides, bases, solvants ...) à laquelle elles appartiennent. Toutefois, la concentration et la toxicité du produit chimique sont également d’importance, ainsi que la durée et la fréquence du contact. Examinez en détails s’il existe des risques secondaires tels que la résistance aux coupures, à la chaleur et au feu ou le besoin d’un gant agréé pour une utilisation dans l’industrie agroalimentaire. Un gant pour toutes les applications n’existe généralement pas. Assurez-vous donc de faire la bonne adéquation entre la tâche à accomplir et le gant qui offre la meilleure protection possible. Lors du choix du gant, tenir compte de la longueur, de la dextérité requise, de l’adhérence, du confort et de la taille.

Choix de la bonne matière première

La matière première du gant déterminera en grande partie la protection qu’il offre. Les plus courantes sont le PVC, le latex, le nitrile, le néoprène, le butyle et le Viton®. Nous passons en revue les propriétés les plus importantes.

Gants en PVC

Ceux-ci offrent généralement un excellent rapport qualité-prix. Ils sont parfaitement adaptés pour une utilisation avec des acides et des alcalis et aux travaux d’entretien et de maintenance dans un environnement humide. Ils ont une bonne adhérence et sont résistants à l’abrasion. En revanche, ils offrent moins de protection contre les solvants organiques. Ils sont moins adaptés à des environnements chauds en raison d’une résistance à la chaleur limitée.

Gants en latex

Ces derniers sont principalement résistants aux solutions chimiques aqueuses telles que l’acide nitrique, l’acide sulfurique, le méthanol, le formaldéhyde, l’hydroxyde de sodium et l’acide acétique. Ils sont souples et donc agréables à porter et résistants aux risques de coupure et d’abrasion. Les gants en latex sont moins adaptés aux solvants minéraux ou aux huiles. Vérifiez également toujours auprès de vos travailleurs s’ils sont allergiques au latex.

Gants en nitrile

Cette catégorie combine de nombreux avantages des deux premiers matériaux. C’est le matériau de choix pour la protection contre les solvants, les bases, les dissolvants et les esters. En outre, ils offrent une bonne résistance aux perforations et à l’abrasion et peuvent être utilisés dans l’industrie alimentaire. Comme inconvénient, on peut noter qu’ils sont souvent moins souples et que les allergies ne sont pas exclues, bien qu’elles soient moins fréquentes qu’avec le latex.

Le néoprène

Il est conseillé à toute personne susceptible d’entrer en contact avec des produits chimiques à base de pétrole, de graisses ou de carburants de choisir le néoprène comme matière première de base. Ils se distinguent en outre par leur protection contre les acides et les alcalis. Le néoprène est un matériau souple également résistant à l’abrasion, aux coupures et à la chaleur. Garder à l’esprit que le néoprène perd son adhérence lorsqu’il est mouillé ou humide.

Le butyle

Pour se protéger des gaz et des cétones, il est préférable de se fier à des gants en butyle. En effet, ce matériau a une structure moléculaire très dense. De plus, il est souple, élastique et protège très bien les mains du porteur contre les esters, les aldéhydes et les alcools. C’est une protection chimique très spécifique et élevée, couplée à un prix accru.

Le Viton®

Enfin, il y a encore la possibilité de choisir des gants en Viton. Il s’agit du matériau le plus cher de la liste. Il a été spécialement développé pour une utilisation dans l’industrie aérospatiale en raison de sa protection chimique et de sa résistance à la chaleur extrêmes. C’est le gant de choix pour tous ceux manipulant le benzène, le toluène et les PCB.

Confort pour l’utilisateur

La meilleure garantie du bon suivi du port des EPI tels que les gants, est également d’assurer le confort de l’utilisateur. Il est important de trouver le bon équilibre entre la finition intérieure, extérieure et l’épaisseur du gant en fonction du travail. A l’intérieur, la doublure est d’exécution en coton (isolation thermique, absorption de la transpiration), en polyamide (dextérité optimale), en para-amide (très haute résistance à la coupure et à la chaleur) et en PEHD (résistance à la coupure, souplesse). Les gants chlorés sont plus faciles à mettre et à enlever. Les gants floqués sont eux pourvus de fibres textiles de bonne absorption de la transpiration. Pour le revêtement extérieur, c’est surtout le degré d’adhérence requis qui compte. Les gants lisses ne laisseront pas de traces sur les objets touchés, une texture en relief, en revanche, offrira une adhérence supplémentaire. Finalement, l’épaisseur varie de 0,05 mm à 2,5 mm et a un impact sur la dextérité et le confort à l’usage. Pour un port adapté, il existe un choix de tailles différentes de 6 à 11. Pour ces dernières, le contour de la main et la longueur de la main varient respectivement de 152 mm à 179 mm et de 160 mm à 215 mm.