HUMAN RESOURCES
Maintenance Magazine 150 – novembre 2020
Les portes de l’Usine éducative sont également ouvertes aux techniciens externes

Geysen CEO Jef Rymen : « La particularité de la Geysen Academy est notre usine miniature. Sur une surface d’environ 30 m², un environnement de production complet est simulé avec toutes les techniques industrielles imaginables. » (Foto Geysen)

En incorporant délibérément des perturbations dans le process, les travailleurs apprennent à découvrir et à résoudre les problèmes. (Foto Geysen)

La Geysen Academy s’est dernièrement également étendue avec une version mobile de l’usine miniature. (Foto Geysen)
PreviousNextGeysen de Westerlo est un spécialiste de la maintenance technique industrielle. Cela nécessite beaucoup de personnel techniquement qualifié. En 2019, pas moins de soixante-dix postes vacants ont dû être pourvus en peu de temps. L’entreprise a pris elle-même les devants et a ouvert son propre centre de formation.
Alors qu’en 2019 seulement 1 400 étudiants étaient diplômés de la bonne orientation pour pourvoir 24 000 postes vacants, le problème s’avérait très clair. Geysen de Westerlo l’a également remarqué sur le lieu de travail. Afin de répondre à ce besoin de collaborateurs bien formés en électromécanique, maintenance industrielle et électricité industrielle, Geysen a ouvert sa propre « Academy » en juillet de la même année, un investissement de 1 million d’euros. Au cours de la première année, 80 techniciens de maintenance maison ont suivi des ateliers et des cours de formation continue.
Environnement de production simulé
« L’usine miniature est très particulière. Sur une surface d’environ 30 m², un environnement de production complet est simulé avec toutes les techniques industrielles imaginables. Allant de l’hydraulique, de la pneumatique, du contrôle-commande PLC et des automatismes jusqu’aux sondes électriques, la robotique, le contrôle de mouvement en passant par les capteurs. L’usine se compose d’une partie technique de commande, de PLC, avec toutes les entrées et sorties nécessaires commandées de manière conventionnelle ou par des systèmes de bus les plus avancés. En incorporant délibérément des perturbations dans le process, les travailleurs apprennent à découvrir et à résoudre les problèmes. Notre mini-usine contient également tous les principes de sécurité avec les équipements associés qui sont utilisés dans les environnements de production actuels. En effet, l’aspect sécurité ne peut être ignoré ici », explique le PDG Marc Morioux (55 ans). Il est à bord depuis huit mois et prend le défi de développer Geysen et de donner consistance à toutes les facettes de la maintenance technique industrielle.
Sophistiqué
L’accent de la mini-usine est principalement axé sur la pratique. « De cette manière, les employés peuvent en peu de temps devenir compétents dans ce domaine. Avant l’ouverture de notre académie, les techniciens étaient formés en externe, dans un environnement plus scolaire. Cela prenait plus de temps et en outre c’était aussi une formation plus théorique et donc moins adaptée à nos situations pratiques de terrain. Le monde technique est connu pour évoluer très rapidement, il est aussi en constante évolution. Donc, si nous voulons garder nos équipes techniques à jour, nous sommes obligés de former continuellement nos travailleurs. Les stagiaires peuvent donc toujours travailler avec le matériel le plus récent chez nous. Les technologies les plus couramment utilisées n’entrent pas seulement en considération, les plus récentes et les plus avancées font aussi partie du cursus. Surtout avec l’Industrie 4.0 à l’esprit, une mise à niveau des appareils est inévitable. De cette manière, nous adaptons les cours aux dernières tendances. C’est beaucoup plus difficile à réaliser sur un atelier de production opérationnel. »
L’Académie démontre clairement que les jeunes ont des opportunités et des perspectives de croissance au sein de l’entreprise.
Formation sur mesure
D’ailleurs, un processus sur mesure est élaboré pour chaque travailleur de chez Geysen. « Nous démarrons par une sorte d’évaluation de base. Nous analysons le niveau et les compétences. Ensuite, nous examinons ce dont l’employé a encore besoin pour faire son travail. Beaucoup dépend de la motivation de l’employé lui-même. La demande est donc bidirectionnelle, il s’agit en fait plutôt d’une concertation », précise Morioux.
« On the road »
Pour Morioux, cette Académie constitue la pierre angulaire d’un plan stratégique futur plus large pour Geysen. « Même s’il avait été initialement érigé pour former principalement des techniciens en interne, le centre de formation s’est ouvert l’année dernière aux techniciens d’autres entreprises. Ce sont pour la plupart des clients de Geysen, mais ce n’est pas un must. C’est pourquoi nous avons rendu l’académie indépendante et nous serons bientôt inclus dans le portefeuille des PME, ce qui rend la formation financièrement plus attractive pour les entreprises suivant les cours chez nous. » Geysen a conclu des partenariats avec notamment SEW et Bosch-Rexroth. Leurs formateurs utilisent l’infrastructure de la Geysen Academy. Cette dernière s’est également étendue avec une version mobile de l’usine miniature. « Nous avons à la fois un camion et une fourgonnette nous permettant d’aller “on the road”. Effectivement, Geysen a des clients dans tout le pays. Pour ceux de Furnes, Charleroi ou Tournai par exemple, il est beaucoup plus pratique pour le centre de formation de venir chez eux que pour eux de venir à Westerlo. »
Formations à l’épreuve de la Covid-19
Dans des circonstances normales, huit stagiaires peuvent suivre la formation simultanément. « En période de coronavirus, nous organisons deux groupes de quatre, de sorte qu’une distance sociale suffisante puisse être maintenue. En outre, nous sommes pleinement engagés dans l’e-learning et les webinaires. Nous voulons les déployer d’ici 2021. C’était de toute façon en préparation, mais la crise du coronavirus a accéléré le processus. » La formation virtuelle n’est pas encore à l’ordre du jour, mais Morioux ne l’exclut pas à l’avenir.
La guerre des talents
Ceux qui ont suivi un cours à la Geysen Academy reçoivent un certificat, non un diplôme. « Nous ne sommes pas habilités à délivrer des diplômes reconnus comme c’est le cas pour les écoles. Dans ces dernières, la formation est plus théorique et prend plus de temps. Pour de nombreuses entreprises, il est intéressant de ne pas polariser les travailleurs trop longtemps. Il faut à nouveau pouvoir les rendre opérationnels en peu de temps avec le bagage technique nécessaire en poche. » Selon Morioux, l’académie devient un instrument dans la guerre des talents. « À l’avenir, nous nous concentrerons également sur les diplômés pour encourager les jeunes à s’intéresser à la technologie. Ces derniers apprennent ainsi à mieux connaître notre entreprise. Outre le fait qu’une entreprise familiale comme la nôtre est attrayante en soi, l’infrastructure exclusive attire également. Elle démontre clairement que les jeunes ont des opportunités et des perspectives de croissance au sein de l’entreprise », souligne le PDG.
Par Elke Lamens