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Maintenance Magazine 149 – septembre 2020

L’entretien dans les parcs d’attractions ne sera jamais routinier

Les parcs d’attractions, sans être une activité industrielle, requièrent également les normes de sécurité les plus élevées pour assurer la sécurité des visiteurs sur les attractions. Les activités de maintenance de Walibi Belgique et du parc à thème aquatique Aqualibi sont suivies par deux équipes, soit une quarantaine de collaborateurs. Pour des missions spécifiques pour lesquelles l’expertise requise est indisponible en interne, il est fait appel à des cocontractants. Maintenance Magazine vous propose de faire un tour derrière les coulisses.

Walibi Belgium et Aqualibi, implantés sur un site de 67 ha à Wavre, appartiennent au groupe français La Compagnie des Alpes, qui exploite également plusieurs grandes stations de ski alpin et parcs d’attractions français à forte identité individuelle. Wavre emploie environ 300 collaborateurs équivalents temps plein. La maintenance des deux parcs est complètement dissociée. Chaque parc dispose de son propre service technique, Walibi Belgium a même son propre département électromécanique. Cela n’empêche pas les interactions entre les deux équipes et les échanges d’expériences avec les partenariats, les sous-traitants et les exemples de bonnes pratiques au sein du groupe français. En général, la maintenance des infrastructures (bâtiments) et de l’aménagement paysager (jardins, allées) sont externalisés à des cocontractants.

Des missions bien définies

Le service technique de Walibi Belgium emploie environ 35 personnels. Quatre employés sont responsables des activités de maintenance à Aqualibi. Le nombre de cocontractants avec lesquels l’on travaille oscille aux alentours de 150 et dépend fortement des prestations. Ils n’exécutent que des contrats bien délimités, sous réserve de quelques exceptions concernant les contrats annuels. Le service technique fait appel à des cocontractants pour les travaux de maintenance pour lesquels l’expertise requise manque en interne. Comme par exemple la manutention lourde, le rembobinage de moteurs électriques, l’inspection et la maintenance de pompes et des compresseurs, des unités aérauliques...

Norme EN13814

Les attractions sont soumises aux normes européennes telles que la norme EN13814. Cela impose certains critères ainsi que le respect d’un certain nombre d’éléments sécuritaires, comme la certification des attractions par un organisme de contrôle. « Ce dernier est TÜV Nederland, un organisme agréé par le gouvernement belge, avec lequel nous travaillons depuis près de trente ans. Ils inspectent toutes les attractions du parc semestriellement, en particulier les aspects opérationnels et ceux liés aux process », explique Julien Demonte, directeur technique du parc d’attractions wavrien. « L’une de nos missions est de réaliser les contrôles périodiques des attractions pour garantir la parfaite sécurité des visiteurs qui les utilisent. Ces contrôles préventifs peuvent être effectués quotidiennement, hebdomadairement, mensuellement ou trimestriellement. Les travaux d’entretien restent identiques tout au long de l’année, que ce soit en haute ou basse saison. Le plan d’inspection préventif prend cours lorsque la saison est ‘lancée’. La sécurité des installations est totalement indépendante du nombre de visiteurs du parc. »

Crise du Covid-19

La crise du Covid-19 et la fermeture temporaire et obligatoire de tous les parcs à thèmes n’ont pas exigé (en partie) d’organisation différente des travaux de maintenance. « Pour ces derniers qui peuvent être exécutés dans le respect de la distanciation sociale imposée par le gouvernement, ils sont maintenus. La couche d’asphalte par exemple, a été renouvelée sur une distance d’1 km. Des barrières de sécurité ont également été installées sur le périmètre du parc. Cependant, dans ces circonstances précaires, il n’est pas aisé d’effectuer des travaux (d’entretien) », explique Demonte.

Plan de contrôle de la prévention

En pratique, l’entretien des manèges des parcs à thèmes n’est pas fondamentalement différent de celui des machines en milieu industriel. « Un plan de contrôle de la prévention est également exigé pour les attractions », stipule Demonte. « Le contrôle préventif fait partie intégrante de nos activités de maintenance. Il assure non seulement la sécurité (des visiteurs et des employés) mais également la disponibilité des attractions. Le contrôle préventif dans notre parc d’attractions représente à lui seul 60 à 70 heures de travail journalier. Si vous savez que notre parc compte une quarantaine d’attractions, il s’agit d’une part non négligeable – avec les coûts y afférents – au sein de nos activités de maintenance. »

Contrôles statique et dynamique

Suivant le type d’attraction, la norme EN13814 exige une inspection annuelle ou triennale par un organisme agréé. « Pour les parcs à thèmes intégrés à la Compagnie des Alpes, le groupe prévoit annuellement deux contrôles pour toutes les attractions. Le premier est un contrôle statique organisé en septembre (voir plus loin). Le deuxième contrôle, effectué juste avant l’ouverture du parc en mars, combine un contrôle statique et un autre, dynamique », déclare Demonte. « Lors d’un contrôle statique, les inspecteurs parcourent toutes les attractions à la recherche de défauts qu’ils répertorient dans un rapport. Ce dernier stipule des degrés de criticité variables selon le type de défaut rencontré. Lors du contrôle suivant, ils vérifient si les défauts constatés ont été correctement réparés. Lors d’un contrôle dynamique, des tests de fonctionnement opérationnels sont effectués sur les équipements, tenant également compte de la sécurité. Les arrêts d’urgence et les tests fonctionnels dans des circonstances exceptionnelles en sont des exemples. »

Maintenance prévisionnelle

Dans quelle mesure la maintenance prévisionnelle est-elle appliquée dans les parcs de Walibi Belgium ? « La maintenance prévisionnelle est déjà effectuée en appliquant diverses technologies modernes. Comme par exemple l’analyse vibratoire et la thermographie », explicite Demonte. « La méthode vibratoire est appliquée pour certains composants critiques. Roulements, réducteurs, moteurs électriques... et parfois sur certaines attractions. Ceci afin de pouvoir détecter au préalable tout dysfonctionnement de machines en exploitation. La thermographie est utilisée pour anticiper les problèmes dans les tableaux électriques. Chaque tableau est contrôlé annuellement à pleine charge. Cela nous permet de détecter la compatibilité des composants ou leur usure éventuelle. »

par Philip Declercq