IN THE FIELD
Maintenance Magazine 145 – octobre 2019
Julie Lietaer, ESG : « L’aspect circulaire gagne en importance car il est prescrit dans un nombre croissant d’appels d’offres du gouvernement. » (photo KM)
Jerry Moris, Westex : « Nous avons développé et breveté un nouveau tissu composite doté de propriétés ignifuges. » (photo KM)
Jeroen Schotsaert, AGC : « Les procédés de coating à sec sont une alternative attrayante aux procédés actuels par voie humide. Ces derniers font usages de produits chimiques nocifs, de beaucoup d’eau et d’énergie. » (photo KM)
Lieven Tack, Bekaert : « Ce vêtement de protection convient aux personnes travaillant sur les mâts de gsm ou qui travaillent à proximité ou avec les câbles de chemin de fer, les transformateurs ou sur les pylônes à haute tension. » (photo KM)
Gant primé de Bosch et Stoll. (photo Deutsche Messe)
Image d’ambiance prises lors de la dernière édition de Techtextil-Texprocess. (photo Deutsche Messe)
Avec ses 1.818 exposants issus de 59 pays, la biennale Techtextil-Texprocess se profile comme le plus important salon international des textiles et des matériaux flexibles. Outre le nombre d’exposants, le nombre de visiteurs (42.500 de 105 pays) battait également un nouveau record. Le ‘textile intelligent’ frappait les esprits au rayon des vêtements de travail de protection. Vêtements à capteurs, éclairage et chauffage intégrés.
De nos jours, des trophées sont décernés lors de chaque salon prestigieux. Également lors de Techtextil-Texprocess. Dans la catégorie « nouvelles technologies », le jury a primé un gant à capteurs, proposé par Bosch et Stoll. Ce gant sans couture offre le même confort que les gants traditionnels, mais le fil sensible dont il est fabriqué sert de capteur. L’opérateur ‘ressent’ séparément à chaque doigt ce qu’il fait lorsqu’il interagit avec les machines. L’un des deux trophées dans la catégorie ‘nouvelles applications’ a été décerné à la veste intelligente et sûre E-Caption 2.0 de la Beira Interior University au Portugal et de l’Aveiro Institute for Telecommunication Elle a été conçue pour protéger les travailleurs contre les signaux radiofréquence excessifs lors de l’ascension de mâts d’antenne. Globalement, le nombre de ces mâts – et la maintenance y afférente – sont en forte croissance du fait de la progression de la téléphonie mobile et de l’Internet. La veste protège non seulement, elle émet également une alarme via des LED intégrés dès que le niveau de rayonnement dépasse la norme jugée acceptable par l’Union européenne.
Bekaert (Wetteren) a également mis au point un tissu hybride protégeant des rayons électromagnétiques. Il est composé d’aramide et du produit maison Bekinox, tissé à base de fibres en acier inox. « Nous l’avons produit car le marché était demandeur pour des vêtements de travail offrant une protection contre les radiations électromagnétiques », souligne Lieven Tack, product market manager. « Ces vêtements existent bien sûr depuis quelque temps déjà, mais ils étaient jusqu’à présent peu résistants aux lavages intensifs. Surtout l’argent se dégradait dans le coating. » Le nouveau tissu n’est pas endommagé par des lavages industriels répétés. « Ce vêtement de protection convient non seulement aux personnes travaillant sur les mâts de gsm, mais également à ceux travaillant à proximité ou avec des câbles de chemin de fer, des transformateurs ou sur les pylônes à haute tension. » Le tissu ignifuge a une faible résistance électrique. Il a par conséquent une bonne protection contre l’induction électrique.
Chez Westex (Gand) également, une filiale de l’Américain Milliken, l’innovation couve. « Nous avons développé et breveté un nouveau tissu composite », déclare Jerry Moris, gestionnaire de comptes européens. « La certification ISO est en cours. Nous voulons lancer ce tissu ignifuge à un prix de revient compétitif. » Le European Spinning Group (ESG, Spiere-Helkijn) investit également dans le développement de fils ignifugés. « Dans cet esprit, nous travaillons avec les fabricants de vêtements de travail », explique Julie Lietaer, directrice stratégie et approvisionnement. Le canevas autour duquel s’oriente la R&D porte sur les cycles de vie circulaires et sur une plus grande attention pour la mode dans les vêtements de travail. « L’aspect circulaire gagne en importance car il est prescrit dans un nombre croissant d’appels d’offres du gouvernement. Pour l’aspect mode, nous avons développé en collaboration avec le tisserand Protal Denim un fil doté de fortes propriétés ignifuges spécialement conçu pour les jeans Denim. Il conserve ses propriétés de façon permanente et est inaltérable, même après de nombreux lavages. Ce fil est conforme aux normes EN 11611, 11612, 61482-1-1, -1-2 et 1149-5. »
AGC (Gosselies, Mol) lance une nouvelle technologie de plasma sous vide. Cette dernière, développée pour le revêtement de verre convient également à un large éventail d’autres matériaux. « Il s’agit de coatings hydro-/oléofuges et de métallisation des textiles », spécifie Jeroen Schotsaert, responsable des ventes et du marketing. « Nous nous efforçons de rendre les techniques de revêtement du secteur verrier adaptées et disponibles à d’autres industries. Ces procédés à sec sont une alternative attrayante aux procédés actuels par voie humide. Ces derniers font usages de produits chimiques nocifs, de beaucoup d’eau et d’énergie. »
Strobel-Global (Haarlem) a construit la machine à coudre 444-1 pour l’industrie de la chaussure. « Elle peut coudre le dessus avec le dessous des chaussures, jusqu’à une épaisseur de cuir de 7 mm », stipule le vice-président Maarten de Vlieger. « Des machines similaires existaient dans le passé, mais n’étaient plus fabriquées. Il existe bien une demande du monde sécuritaire par le biais des fabricants de chaussures de sécurité type cow-boy. Mais avec des boucles au lieu de lacets. Notre machine coud également les boucles. »
Aux États-Unis, la défense propulse les innovations de vêtements de travail de protection. Les résultats trouvent leurs applications dans le monde des affaires. Sur Techtextil, Propel présentait une combinaison de protection qui permet, dans un environnement de vapeur brûlante, de travailler cinq minutes de plus qu’avec un vêtement de protection traditionnel. En premier lieu, les incidents dans les sous-marins nucléaires ont été pris en compte. La combinaison sans couture est empreinte de capteurs et les tirettes recouvertes de doubles revers. Pourtant, une personne peut l’enfiler sans aide en trois minutes. Elle s’adapte automatiquement à la taille du corps, sauf pour les personnes exceptionnellement grandes ou petites. Comparée aux vêtements de protection précédents, elle est beaucoup plus légère et la vue est meilleure, car la visière ne peut plus glisser. <<
Par Koen Mortelmans
