HUMAN RESOURCES
Maintenance Magazine 138 – décembre 2017
Essor des simulateurs
Le simulateur de chantier d’ECS à Schoten enseigne les procédures de travail et sécuritaires pour les centrales nucléaires. (Photo : LDS)
Les simulateurs semblent en plein essor. Festo construit des lignes d’automatisation modulaires spécialement pour la formation d’étudiants dans les écoles et de techniciens en usine. Avidpro démarrait à Lille un centre de formation ultra-moderne « The GxP Academy » avec une salle blanche opérationnelle pour la recherche biomédicale, la pharmacie et l’industrie high-tech. Et ECS, filiale de l’ENGIE Group, construisait dans son centre de formation à Schoten un simulateur de chantier orienté secteur nucléaire, pétrochimie, chimie, maintenance et électricité industrielle.
À son siège social de Lille en Campine, Avidpro donne une formation « hands-on » dans sa salle blanche de 54 m2 à ses collaborateurs afin de les externaliser chez le client. La société met ses installations également à disposition de tiers pour les formations et spécialisations. Le financement des formations se fait par le biais de branches professionnelles et de fédérations sectorielles. Avidpro espère également que l’investissement mène à l’essaimage, aux essais de matériaux, à la création d’expérimentations et à l’essai de nouvelles technologies.
Les salles blanches sont des environnements de production strictement réglementés. Usuellement une salle blanche pour les tests et la formation ne se rencontrent que dans l’industrie pharmaceutique ou chez les fabricants de puces électroniques. Un badge d’accès autorise l’ouverture de la porte coulissante électrique. La zone blanche est divisée en plusieurs espaces aux classifications de propreté particulaire croissantes : D, C et B. Deux armoires à flux laminaire de classe A. L’air filtré passe de la zone la plus pure vers celle moins pure. L’air pulsé se fait à 40 pascal de surpression, se réduisant par pas de 10 pascal. La surpression empêche la pénétration d’air contaminé. Chaque zone est séparée de la suivante par un sas où d’autres procédures vestimentaires sont imposées. « Des caméras et des vitres hors de la zone blanche permettent de vérifier si le stagiaire se conforme aux procédures », explique le CEO Peter Scheyltjens. « Le personnel expérimenté trouve toujours du travail. » Les nouveaux employés, des laborantins aux bio-ingénieurs, doivent donc d’abord être écolés. « Nous les formons pendant six mois avant de les rendre opérationnels. »
Sûreté nucléaire
L’ECS (European Control Services) à Schoten dévoilait il y a une quinzaine son « simulateur de chantier ». L’investissement de 300 000 euros facilite diverses formations en termes de culture sécuritaire. En première instance, le but est de former le personnel des secteurs nucléaires et industriels. Electrabel dispose à Kallo d’un centre de formation privé mais est incapable à l’heure actuelle, vu les besoins en travaux de maintenance pour garder les centrales opérationnelles plus longtemps, de former suffisamment de monde. ECS répondra à ce besoin. Aucune caméra ici. Un formateur par équipe de 3-4 personnes intervient quand il le faut.
Une partie importante du simulateur, installé dans des conteneurs empilés de 40 et de 20 pieds, simule une centrale nucléaire. Les prescriptions sécuritaires pour certains travaux du nucléaire y sont enseignées ; les techniciens s’exercent avec des pompes, des systèmes électriques, des brides et d’autres applications relatives aux travaux exigeant un permis de travail. Le simulateur est modulaire et peut théoriquement être démonté et reconstruit ailleurs. L’on vise par exemple le « marché du démantèlement » allemand. Plus de la moitié de la capacité du simulateur, soit près de 3 000 formations annuelles, est disponible pour d’autres secteurs industriels.
ECS a été fondée par Technubel dans laquelle ENGIE et Belgonucleaire sont actionnaires. En 2015 suivait la formation « Safety Support » pour externaliser, sur base de projets, des conseillers en prévention ou des coordonnateurs sécurité. C’est un centre d’examen agréé pour les formations VCA/LSC (Certificat Sécurité Contractants) et une grande partie des tâches à risque LSC. <<
Par Luc De Smet
